Wednesday, January 17, 2007

La fidélité-Zulawski-1999

Pourquoi réactiver aujourd'hui la question de la fidélité dans le couple comme un sujet crucial, une question de vie ou de mort ? Zulawski y va franco : selon cette adaptation contemporaine de La Princesse de Clèves, la fidélité à celle ou à celui qu'on a choisi(e), c'est tout ce qui reste de pur, de sacré, dans notre monde barbare, prosaïque et corrompu...

La « noblesse » de madame de Clèves 2000 est ainsi proportionnelle à l'abjection de (presque) tout ce qui l'entoure. Si ce tableau furieusement chaotique de la société d'aujourd'hui fourvoie Zulawski dans des intrigues subalternes, le dilemme de l'héroïne (être fidèle ou pas) réveille chez le cinéaste des accents de mélancolie poé-tiques qu'on ne lui avait plus connus depuis L'Important, c'est d'aimer. La Fidélité laisse ainsi une impression mitigée, mais qui n'a rien à voir avec de la tiédeur. C'est un film que l'on peut détester pendant cinq minutes et admirer les cinq suivantes. A tout moment et jusqu'au bout, on doit s'attendre à être reconquis par une réplique coupante, une intonation éperdue de Pascal Greggory, un regard noyé de Sophie Marceau. Zulawski a l'art des fulgurances précaires.

Louis Guichard


Je me suis reniée le jour où j'ai accepté les infidélités d'un homme qui a dit m'aimer. J'ai en quelque sorte refusé d'être moi-même, de peur de le perdre, quelle erreur... mais je l'ai faite! Et je l'ai perdu, mais il vaut mieux!
Comment ai-je voulu à tout prix d'un homme infidèle, goujat et j'en passe?...Qui ne promet rien car il sait qu'il ne tiendra pas sa promesse, qui ment par omission...

Je ne me suis pas écoutée, et de là en a découlé une suite cahotique et malheureuse.
Je me suis aveuglée en pensant que je pourrais être heureuse avec un tel homme, j'y ai cru et je me suis enlisée.
Comment ai-je pu en arriver à cette souffrance, à la laisser s'infiltrer et s'installer, à faire qu'elle soit partie intégrante de ma vie...
Elle est toujours là, je me bats contre elle, contre autre chose en même temps, mais je ne suis pas Don Quichotte, je ne bats pas contre des moulins à vent!
Je suis lucide et je lui en veux à lui, qui ne m'a pas aidée, qui prétendait vouloir me quitter et ne l'a jamais fait, il attendait que je le fasse et je l'ai fait.
Je lui en veux de m'avoir aidée à perdre mon temps à espérer, à attendre qu'il donne ce qu'il n'a pas pour moi.

1 Comments:

Anonymous Anonymous said...

Je ne connais pas toute l'histoire, mais il aurait fallu essayer de le reséduire, comme vous l'avez séduite la première fois.

22/1/07 3:27 PM  

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