Saturday, February 03, 2007

Brecht-Das Leben der Anderen



De Florian Henckel Von Donnersmarck
(2006, Allemagne, 2h17)
Avec Martina Gedeck, Ulrich Mühe, Sebastian Koch, Ulrich Tukur…


Synopsis :
Berlin-Est, 1984. Le gouvernement d’Erich Honecker pense assurer sa pérennité grâce à un système de surveillance des individus aux mains de la Stasi, la police d’état. Le capitaine Gerd Wiesler espère faire avancer sa carrière lorsqu’on le charge de surveiller le dramaturge Georg Dreyman et son amie, l’actrice Christa-Maria Sieland. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que l’immersion dans le monde de la littérature et de la libre-pensée ferait résonner le vide et l’unilatéralité de sa propre vie. Cette surveillance intensive lui ouvre les portes d’un univers dont il ne soupçonnait pas l’existence, le forçant à remettre en question ses valeurs. Mais le système, une fois lancé, est difficile à arrêter…

Plutôt que de rattacher son récit à la seule histoire allemande, sa démarche se porte vers le thriller hollywoodien pour mieux suggérer comment les représentants d’un pouvoir socialiste, garants des pleins pouvoirs et de leurs hautes responsabilités jusqu’à se claquemurer dans l’impunité, en viennent à se comporter comme les protagonistes puérils d’une sitcom occidentale : le raide Wiesler tombe amoureux d’une voix, celle de la comédienne Christa-Maria Sieland (il faut reconnaître que c’est Martina Gedeck qui interprète ce personnage), quand l’un de ses supérieurs profite de sa situation privilégiée pour s’enticher à son tour de l’artiste. Pareil à un enfant gâté qui étouffe sa peluche préférée, il la fait suivre inlassablement dans sa berline noire, sans que, paradoxalement, ne se fasse ressentir la tendance à l’infantilisation de l’Histoire allemande et de ses protagonistes observée avec le très discutable « La Chute » (2004) d’Olivier Hirschbiegel.
D’une telle pantomime, il ne ressort aucun mépris, mais un récit diablement efficace, à même de resituer au grand public (toute nationalité confondue) une histoire qui ne l’est pas, marquée de surcroît par le seau du secret et de la reluctance à l’exhumer. Sa mélancolie cerne remarquablement le drame de ces personnages acharnés à tout contrôler jusqu’à un prévisible constat d’impuissance et avant que leur existence, leur culture et leur pays ne leur échappent et s’abîment au fonds des dossiers classés de l’histoire.

Julien Welter

Ici, ce sujet qu’on croît connaître et qui est loin d’être épuisé est traité et développé avec une précision historique, une intensité des émotions et une tension psychologique inédites, toutes trois d’un niveau inouï : les comédiens sont parfaits, le portrait des personnages très crédible, les recherches rigoureuses, et la structure narrative ne néglige jamais l’aspect divertissement. Mais cette réussite doit encore plus à la métamorphose subtile et fascinante du capitaine de la Stasi qui, tout en demi-teinte et très intelligemment, finit par saboter l’opération dirigée contre l’homme de théâtre, à qui Ulrich Mühe donne une incarnation inoubliable.


Sur ce personnage, le film expérimente pour ainsi dire le principe d’incertitude de la physique quantique, confirmant ce que toute science critique démontre : l’observation change non seulement son objet, mais aussi son sujet.

Thomas Neuhauser


Erinnerungen an Marie A.

An jenem Tag im blauen Mond September
Still unter einem jungen Pflaumenbaum
Da hielt ich sie, die stille bleiche Liebe
In meinem Arm wie einen holden Traum.
Und über uns im schönen Sommerhimmel
War eine Wolke, die ich lange sah
Sie war sehr weiß und ungeheuer oben
Und als ich aufsah, war sie nimmer da.


Seit jenem Tag sind viele, viele Monde
Geschwommen still hinunter und vorbei
Die Pflaumenbäume sind wohl abgehauen
Und fragst du mich, was mit der Liebe sei?
So sag ich dir: Ich kann mich nicht erinnern.
Und doch, gewiß, ich weiß schon, was du meinst
Doch ihr Gesicht, das weiß ich wirklich nimmer
Ich weiß nur mehr: Ich küsste es dereinst.


Und auch den Kuss, ich hätt' ihn längst vergessen
Wenn nicht die Wolke da gewesen wär
Die weiß ich noch und werd ich immer wissen
Sie war sehr weiß und kam von oben her.
Die Pflaumenbäume blühn vielleicht noch immer
Und jene Frau hat jetzt vielleicht das siebte Kind
Doch jene Wolke blühte nur Minuten
Und als ich aufsah, schwand sie schon im Wind.

(Bertolt Brecht)

3 Comments:

Anonymous Anonymous said...

Bonjour,

Merci pour cette présentation qui détaille et donne envie d'aller voir ce film. Il est vrai que je devrai sortir plus souvent.

Je te souhaite un bon dimanche,
Marie Christine

4/2/07 3:43 PM  
Anonymous Anonymous said...

Ce film a l'air passionnant. Je le note, pour l'acquerir si je le trouve en DVD.

Merci pour l'info.

5/2/07 3:43 PM  
Anonymous Anonymous said...

ce film viens de sortir dans les salles, donc pas encore en dvd...

5/2/07 4:38 PM  

Post a Comment

<< Home