Thursday, October 20, 2005

Karin Clercq Après l'Amour

Sur le fil
Comme un drap trempé la nuit au creux d’un lit
Une blanche insomnie
Comme un disque rayé parce qu’il a mal tourné
Une chanson ratée
Comme une fille qui se fige quand quelqu’un lui sourit
Qui s’invente des raisons
Pour ne pas lui dire oui quand elle en crève d’envie
Comme dans un mauvais feuilleton
Comme ceux qui tournent à l’envers
Trop fragiles
Comme ceux qui sont sans cesse sur les nerfs
Sur le fil
Comme une rose triste qui perd tous ses pétales
Au début du printemps
Comme un corps qui a froid même quand l’été s’installe
Givré du dedans
Comme un automne sans feuilles, un hiver torride
Une saison à cran
Comme une terre fertile devient soudain aride
Parce qu’il y a trop de vent
Comme ceux qui tournent à l’envers
Trop fragiles
Comme ceux qui sont sans cesse sur les nerfs
Sur le fil
Comme une actrice perdue au milieu d’une scène
Qui ne peut plus parler
Comme un trop-plein de maux qui nous malmène
Et nous fait vaciller
Comme ces idées noires qui en nous déchaînent
Une guerre sans trêve
Dont l‘ennemi maltraite depuis des semaines
La confiance et les rêves


La sincère

Veux-tu l’acheter
Mon coeur est à vendre
Veux-tu l’acheter
Sans nous disputer
Dieu l’a fait d’aimant
Tu le feras tendre
Dieu l’a fait d’aimant
Pour un seul amant
Moi j’en fais le prix
Veux-tu le connaître
Moi j’en fais le prix
N’en sois pas surpris
As-tu tout le tien?
Donne et sois mon maître
As-tu tout le tien
Pour payer le mien
S’il n’est plus à toi
Je n’ai qu’une envie
S’il n’est plus à toi
Tout est dit pour moi
Le mien glissera
Fermé dans la vie
Le mien glissera
Et Dieu seul l’aura
Car pour nos amours
La vie est rapide
Car pour nos amours
Elle a peu de jours
L’âme doit courir
Comme une eau limpide
L’âme doit courir
Aimer et mourir


À louer


Je suis une maison à louer
Dont le locataire s’est tiré
Ne laissant qu’une rayure
Sur mon plancher, une blessure
Je suis une maison à louer
Vide, depuis déjà deux étés
Dont la charpente par mauvais temps
Attire encore quelques passants
CHARMANTE MAISON CÉLIBATAIRE
CHERCHE LOCATAIRE DE CARACTÈRE
Hier, l’homme vantait ma chaleur
Il était fou de mon intérieur
Prenait soin de mon foyer
De mon balcon incurvé
Un jour, ce même homme m’a dit
“Demain je signe”, puis il est parti
Sans clef, sans compromis
Je n’ai jamais compris
CHARMANTE MAISON CÉLIBATAIRE
CHERCHE LOCATAIRE DE CARACTÈRE
Je suis une maison à louer
D’une bonne quarantaine d’années
Je prends un peu plus de temps à chauffer
Mais j’ai le charme, la maturité
Si nombreuse est la concurrence
Mon jardin fera la différence
Il y pousse une herbe sauvage
Une herbe qui n’a pas d’âge
CHARMANTE MAISON CÉLIBATAIRE
CHERCHE LOCATAIRE DE CARACTÈRE
Parlez pas d’moi comme d’une épave
Même les jeunes ont de l’eau dans leur cave
Des locataires qui se sont tirés
Et des rayures sur leur plancher
Entrez donc, avec vos bagages
Montez-les au dernier étage
Je suis une maison à louer
Qui va vous étonner


Franchise

Je sais que tu diras que celle qui s’en va
N’a pas à revenir
Je sais que tu diras que cela ne te concerne pas
Que j’ai cherché à souffrir
Faut-il en arriver à ne plus exister
À vivre sans passé
Pour tout recommencer?
Faut-il en arriver à devenir étrangers
À ce que l’ancienne étreinte
Perde jusqu’à son empreinte?
Sait-on au fond jamais
Si le bon choix est fait
Sait-on jamais au fond si...
Je sais que tu reconnaîtras mon encre sur la lettre
Est-ce que tu la liras?
Je sais que tu auras envie d’ouvrir grand la fenêtre
Pour la jeter en bas
Lis-moi pour assécher
La crue démesurée
Qui a inondé nos coeurs
D’innombrables rancoeurs
Lis-moi pour te rappeler
Qu’un jour on s’est aimé
Qu’on ne s’est pas noyé
Au moment de se quitter
Sait-on au fond jamais
Si le bon choix est fait
Sait-on jamais au fond si...
Tu sais moi aussi j’ai peur de ne pas assumer
De ne plus pouvoir aimer
Tu sais moi aussi j’ai peur d’un jour m’avouer
Que je me suis trompée
Si je me livre à toi
Si je t’écris, crois-moi
C’est pour exorciser tous nos démons passés
Pour au moins préserver l’amour qu’on s’est porté
Qu’au moins on se le dise
Qu’on ose cette Franchise

Le lover

Je suis un lover
La nature m’a choisi
Pour faire la cour aux filles
Aux femmes en fleurs
Solitaires ou mariées
En manque d’amour, de volupté
Je plais aux femmes, je prends soin de ces dames
J’attise leur flamme pour qu’elles se pâment
Je plais aux femmes, je prends soin de ces dames
Elles me réclament, et moi j’y laisse mon âme
Je suis un lover
Pas un tombeur raté
Séduire est mon métier
J’y mets du coeur
Comme tous les passionnés
Mais je commence à fatiguer
Je suis un lover
Qui dans l’amour se perd
Qui n’en peut plus de plaire
Un lover
Dont les mains surmenées
Rêvent parfois de décrocher
Je plais aux femmes, je prends soin de ces dames
J’attise leur flamme pour qu’elles se pâment
Je plais aux femmes, je prends soin de ces dames
Elles me réclament, et moi j’y laisse mon âme
Oui, j’y laisse mon âme

Dire qu’il faudra mourir un jour
Georges Moustaki

Je suis à toi

Pour du vent, pour quelques soupirs
Je suis à toi
Je suis à toi, à toi pour rien
Pour rien d’autre que le plaisir
Je suis à toi
Je suis à toi jusqu’à demain
Sans façon ni politesse
Pour la sueur et pour l’ivresse
Je suis à toi sans rendez-vous
Je risque le tout pour le tout
À toi sans détour, sans migraine
Sans le quotidien, sans ses chaînes
Tant pis si on n’en sort pas indemne
Tant pis si on a de la peine
Pour du vent, pour quelques soupirs
Je suis à toi
Je suis à toi, à toi pour rien
Pour rien d’autre que le plaisir
Je suis à toi
Je suis à toi jusqu’à demain
À toi mon ventre, ma bouche, mes seins
Sans pudeur, sans fond de teint
Sans l’habitude qui tient en laisse
Deux corps qui trop bien se connaissent
À toi sans jalousie, sans ruse
Sans inventer une seule excuse
Sans faire semblant un seul instant
Sans se dire qu’ “Avec le temps”...
Pour du vent, pour quelques soupirs
Je suis à toi
Je suis à toi, à toi pour rien
Pour rien d’autre que le plaisir
Je suis à toi
Je suis à toi jusqu’à demain
Ne me regarde pas comme ça
On dirait que tu as peur de moi
Je ne te demande rien d’autre, rien
Que de m’aimer jusqu’à demain
Sans attente, ni fausse promesse
Avec ardeur, avec finesse
Pour que nos lèvres ne se lassent
Jamais de la bouche qu’elles embrassent
Pour du vent, pour quelques soupirs
Je suis à toi
Je suis à toi, à toi pour rien
Pour rien d’autre que le plaisir
Je suis à toi
Je suis à toi jusqu’à demain
Pour du vent, pour quelques soupirs
Je suis à toi
Je suis à toi, merci de rien
Je suis à toi avec plaisir
Avec plaisir
Mais seulement jusqu’à demain
Mais seulement jusqu’à demain

Après l’amour

Ne parle pas, même tout bas
Ne dis rien, serre-moi contre toi
Laisse-moi goûter à l’ineffable
Silence qui nous ensable
Après l’amour
Savourons ensemble ce moment
Où le temps, le temps en suspens
Efface d’un trait le quotidien
Toutes ces questions qui ne servent à rien
Après l’amour
Nos yeux portent encore les valises
De ce voyage qui dépayse
Qui nous mène dans d’étranges contrées
Où l’on se perd pour se retrouver
Après l’amour
Ta peau nue s’est décollée
Pour s’offrir aux bras de Morphée
On se sent si seul quand l’autre s’endort
Si seul, s’aime-t-on encore
Après l’amour
À ce point d’interrogation
J’appose des points de suspension
Parsemés de baisers salés
Pour t’attirer dans les contrées
Du non-retour
Ne parle pas, même tout bas
Ne dis rien, serre-moi contre toi
Laisse-moi goûter à l’ineffable
Silence qui nous ensable
Après l’amour

À fleur de peau

Il y a tes canines qui aspirent
À mordre le meilleur et le pire
De la vie avec le sourire
À fleur de peau
Il y a ta bouche qui s’étire, immense
Pour faire goûter à tous tes sens
Les dures, les douces d’une existence
À fleur de peau
Toi tu veux sentir tout, de toutes les manières
L’émotion torrentielle, la sécheresse de la terre
Toi tu veux vivre tout, de toutes les manières
Être celui qui gagne, être celui qui perd
Il y a tes yeux qui n’ont jamais sommeil
Qui boivent les rayons du soleil
Pour brûler l’aube dès qu’elle s’éveille
À fleur de peau
Il y a ton coeur qui cogne trop vite
Qui aime à vif et qui s’effrite
Entre les “on s’aime”, “on se quitte”
À fleur de peau
Toi tu veux sentir tout, de toutes les manières
L’émotion torrentielle, la sécheresse de la terre
Toi tu veux vivre tout, de toutes les manières
Être celui qui gagne, être celui qui perd
Il y a ton corps brûlant qui crie
Tu n’arrives plus à faire le tri
De tes extrêmes et tu frémis
À fleur de peau
Il y a ce que tu es, ce que tu veux être
Y a la façade, y a le paraître
Tout ça dans ta tête s’enchevêtre
À fleur de peau
Il y a l’au-delà des frontières
Que tu as choisi pour nouveau repère
Il y a nous face à ton mystère
À fleur de peau
Tu voulais sentir tout, de toutes les manières
L’émotion torrentielle, la sécheresse de la terre
Tu voulais vivre tout, de toutes les manières
Je ne sais pas si tu gagnes mais je sais qu’on te perd

Chacun son tour

À la chaise musicale
De nos amours bancales
J’ai défendu ma place
À coups de coeurs, à coups d’as
J’y ai perdu un roi
La chance m’en trouvera
Un, si je sais attendre
Que la main soit plus tendre
Car au jeu de l’amour
C’est à chacun son tour
Oui, au jeu de l’amour
C’est à chacun son tour
Je suis libre comme l’air
À présent
Mon unique adversaire
C’est le temps
Marcher seule dans le vent
C’est grisant
Si ça ne dure trop longtemps
Trop longtemps
Mais au jeu de l’amour
C’est à chacun son tour
Oui, au jeu de l’amour
C’est à chacun son tour
Rue de la solitude
J’ai croisé multitude
D’hommes et femmes pressés
D’à nouveau rejouer
Qui remuent ciel et terre
S’inventent des jokers
Pour trouver le partenaire Exemplaire
Mais au jeu de l’amour
C’est à chacun son tour
Oui, au jeu de l’amour
C’est à chacun son tour
Je ne suis pas du style
À mettre des faux-cils
Pour forcer le destin
Je fais confiance à la main
Qui fait tourner la chance
Chaque jour
Qui me dit “Vas-y, danse !
C’est ton tour”

Ne pense à rien

Il ne faudra jamais s’arrêter
Jamais de nuit nous assoupir
Il faudra sûrement tout tenter
Choisir le meilleur ou le pire
Mais seulement au bout du chemin
S’il ne nous reste que peu d’espoir
On forcera un autre destin
Encore un peu plus dérisoire
Il faudra laisser place au doute
Il se pourrait même qu’on crève d’ennui
Il y aura aussi des matins
Qui ne survivront pas aux nuits
Et si un jour au bout d’une route
On voit les montagnes s’aplanir
C’est que la mer, même une seule goutte,
Aura un monde à nous offrir
Ne pense à rien, ne pense à rien
Ne pense à rien, ne pense à rien
Il ne faudra jamais oublier
Surtout ne jamais s’affranchir
Des quelques bonheurs singuliers
Que l’on échange contre un empire
Et si un jour au bout d’une route
On voit les montagnes s’aplanir
C’est que la mer, même une seule goutte,
Aura un monde à nous offrir
Ne pense à rien, ne pense à rien
Ne pense à rien, ne pense à rien

J’ai attendu

J’ai attendu que des doigts fins
M’aident à sortir de mon écrin
Qu’ils me présentent avec douceur
À cette femme toute en sueur
J’ai attendu à même le sol
Que vienne le jour du premier vol
En jonglant avec les “Pourquoi?”
Les “dormir encore combien de fois?”
J’ai attendu impatiemment
Que naisse le corps de mon printemps
Pour me lancer dans l’insouciance
La fougue de l’adolescence
J’ai attendu l’Amour, le vrai
Celui qu’on ne prend pas à l’essai
Celui qui bouscule votre vie
En ne vous laissant aucun répit
J’ai attendu de nombreux trains
J’en ai aussi raté plus d’un
J’ai attendu sans trop savoir
Quelle serait l’issue de toute cette histoire
J’ai attendu le ventre rond
Que vienne l’heure de ta saison
Que de l’écrin de longs doigts fins
Te soulèvent jusqu’à mes seins
J’ai attendu que tu sois là
Pour te dire que c’était toi
Mon petit bout que j’attendais
Au fond de moi comme un secret

L’homme qui pleure

Ce soir, tes yeux rougissent
Furtivement se trahissent
Dans leur combat contre les larmes
Ils viennent de déposer les armes
Sacrifiant ta fierté
À la sincérité
Si tu savais comme tu me touches
Ce soir ton armure virile
A dû te paraître futile
Tu l’as laissée sur le palier
Au moment de me faire entrer
Dans cette partie de toi
Que je ne connaissais pas
Si tu savais comme tu me touches
Ce soir tu cesses de fuir
Tu parles sans te mentir
Et tes mots sont hachés
Tant tu as du mal à les lâcher
Ce soir, tu oses la beauté
De l’homme qui pleure sans se cacher
Si tu savais comme tu me touches
Ce soir tu sèmes
Tu te sèmes...


Textes reproduits avec l’aimable autorisation de Strictly Confidential France

1 Comments:

Anonymous Anonymous said...

Notes from Blogdom on Aperture: Is it a Photoshop Killer?
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