Thursday, May 31, 2007

Certes, dès qu'ils se font face, les corps exultent et la part charnelle de leur relation n'est pas la moindre, qui décolle même parfois jusqu'au pur vampirisme comme l'atteste l'irrépressible soif de la Vellini dès que coule le sang de Ryno. Mais c'est un coup de foudre d'amitié qui les lie, gémellaire et narcissique comme le sont toutes les amitiés quand elles sont grandes, particulièrement à une époque où la grande amitié entre un homme et une femme ne se concevait pas.

dit Olivier SEGURET
pour Libération à propos d' Une vieille maîtresse de Catherine Breillat adapté de Barbey d'Aurevilly.

Ces lignes et le titre même du film, à part "vieille"! me font penser à l'histoire d'"amour" que j'ai vécu, qui me donne encore des cauchemards...
J'aurais pu être cette vieille maîtresse, si je m'étais acharnée à le rappeler, à lui parler, à l'inciter, comme si je regrettais ça à posteriori. On ne pouvait pas rester amis, on ne l'a jamais été, je crois.
On se serait revus et la force de notre attirance aurait encore eu raison de notre raison, il aurait trompé l'autre femme, elle ne l'aurait pas su... Sans que ça rime à quoi que ce soit, à me faire mal surtout, comme il l'a fait, faible qu'il a été.
Mais ce n'est pas le cas, je ne suis pas sa vieille maîtresse, je ne le reverrai plus jusqu'à la fin de ma vie. Et ça risque d'être long! Ca fait drôle de me dire que je ne le reverrai plus en vrai, sauf sur quelques unes des photos que j'ai gardées.
Plus jamais!
Ca fait tout drôle des fois!

Friday, May 25, 2007

Philippe Warrin, photographe de l'agence Sipa

C'est également lui qui vient de réaliser la photographie officielle de Nicolas Sarkozy en costume de président.


Une image mal cadrée, qu'il eût fallu couper en bas afin de dissimuler cette main gauche pendant bêtement, cette courbe disgracieuse de l'arrière du pantalon et cette position figée telle un piquet.

Ajoutons à cela qu'un étêtage des drapeaux nous aurait empêché de nous souvenir que ledit président n'est pas d'une très haute stature. Bien que photographié en contre-plongée comme il sied à la tradition, les étendards l'enfoncent encore un peu plus dans le sol et l'on eût pu les abaisser, quitte à couper leurs hampes.

Et ce livre en façade placé juste derrière sa tête, qui attire irrésistiblement notre regard !
Et cette coiffure quasiment rousse !
Et ce veston attaché par un seul bouton !
Et ce sourire crispé !
On est loin du chédeuvre…

En situant cette photographie dans la bibliothèque de l'Élysée, Nicolas Sarkozy fait à la fois référence à celles de De Gaulle et Pompidou, mais sans la table


Photographié par Gisèle Freund, François Mitterrand siégeait lui aussi dans la bibliothèque. Un livre en main - on sait les goûts de l'homme pour la littérature et sa propension à en faire étalage - il avait délaissé le queue-de-pie et le bling-bling des médailles officielles

Cette sacrée bibliothèque, pour un nouveau président dont l'étendue de la culture est si souvent contestée…

Jacques Chirac, lui, s'était fait portraiturer dans les jardins de l'Élysée par Bettina Rheims

Il avait eu l'intelligence de placer ses mains inoccupées dans son dos mais le décentrement excessif de sa silhouette semblait nous faire douter de la légitimité de sa présence en ces lieux.

Quant à Valéry Giscard d'Estaing, il avait été le premier à rompre avec la tradition grâce à cette photo de Jacques Henri Lartigue…


Mais revenons à la photographie de notre actuel président.

On a vu que la table avait été remplacée par les drapeaux et l'on peut attribuer au moins deux sens à cette substitution :

1. les livres de la bibliothèque ne sont, dans l'esprit de son propriétaire temporaire, que des livres au mètre ; des livres qui servent de papier peint, des livres qu'on n'ouvrira jamais ; pas besoin de table ni de chaise, donc ;

2. les drapeaux nous renvoient aux photographies officielles des présidents des Zétazunis


Et c'est peut-être la raison pour laquelle le drapeau européen (qui apparaît pour la première fois sur une photo officielle de président de la République française) a été disposé à la gauche du drapeau français, et non pas à droite. Car ainsi, les étoiles sur fond bleu et les bandes horizontales rappellent la bannière amerlocaine.

On notera cependant que si les présidents étazuniens se font immortaliser devant leur drapeau (tout comme Giscard d'Estaing), Nicolas Sarkozy se fait photographier à côté, contre. Comme s'il y avait une opposition, un combat.

Comme si son projet était d'engager une lutte contre ce que représentent ces symboles, ou bien comme s'il y avait, par définition, une incompatibilité à faire coexister sur un même plan ces trois "entités".

On voit par là que le discours est trouble, fort mal maîtrisé.

Et l'on voit par là également que tout ceci n'est qu'une accumulation de maladresses : un petit bonhomme mal fagoté, crispé, perdu dans l'immensité d'une bibliothèque qu'il n'a pas l'intention de consulter et planté tel un piquet contre une paire de drapeaux bien trop grands pour lui.

Comme quoi ce n'était pas forcément intelligent de convoquer Philippe Warrin pour cette photographie, plus habitué à coucher sur papier glacé les starlettes des magazines qu'à immortaliser les personnages officiels


blog la boite à images
Ca va mal finir, cette histoire entre Nicolas Sarkozy (montage de Clorel) et la petite Clèves.
S’il n’y prend garde, elle entravera sa course à la magistrature suprême. On sent bien dans les coulisses de la République que l’affaire monte en puissance et qu’elle pourrait lui exploser à la figure.

Tout a commencé le 23 février dernier. Le chef de l’UMP tenait une réunion publique devant ses troupes réunies à Lyon. Lancé dans une classique défense et illustration de la politique, il reposa soudain les feuillets de son texte et regarda ses milliers de fidèles droit dans les yeux : « Voilà que j’avais préparé un discours, eh bien je vais le mettre de côté parce lorsque l’on est avec tant d’amis (…) on se doit de parler avec le cœur et pas avec un texte. Je vais donc parler très librement… »
Ce qu’il fit aussitôt, s’agissant tant de l’Europe que de la Turquie ou du statut fiscal du PACS. Jusqu’à son fatal dérapage à l’issue d’une digression sur l’enseignement : « L’autre jour, je m’amusais, on s’amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d’attaché d’administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur laPrincesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu’elle pensait de la Princesse de Clèves… Imaginez un peu le spectacle ! » On imagine plutôt les rires gras de l’assistance en écho à un tel assaut de démagogie.

Est-il besoin de rappeler que La Princesse de Clèves, modèle d’intelligence et de finesse dans l’analyse, est la matrice de la littérature moderne ? A ce titre, ce livre fait partie du bagage culturel de tout honnête homme de notre temps, fut-il attaché d’administration, voire même,horresco referrens, guichetier ! Depuis, l’aparté public de M.Sarkozy a fait boule de neige, de chroniques en tribunes libres, jusqu’à rebondir dans un album de bande dessinée à lui consacré.
Mais qu’est-ce qui lui a pris ? Les états-majors politiques se perdent en conjectures.
Ce chef d’œuvre du XVIIème siècle est-il à l’origine de son redoublement au lycée Chaptal de Neuilly ? M.Sarkozy de Nagy-Bocsa a-t-il un compte personnel à régler avec Mme de Lafayette ? A moins que, plus probablement, ce titre l’insupporte car il y voit en transparence l’insupportable métaphore de celle que l’on appelle la Dame en blanc alias Zapattera alias Sœur Sourire alias Blanche-Neige alias l’Immaculée Conception socialiste alias l’Hôtesse de l’air alias la Tueuse d’éléphants alias Jeanne d’Arc alias celle qui va lui mettre une sacrée claque aux prochaines élections, et ce ne sera pas une apparition.

On se souvient que Mlle de Chartres, devenue la princesse de Clèves alors qu’elle en pinçait secrètement pour le duc de Nemours, avait peur de s’abandonner par peur d’être abandonnée. Serait-ce la clé cachée du mépris sarkozyste ? René Pommier, qui a enseigné la littérature du XVIIème pendant plus de vingt ans à la Sorbonne, la fréquente de longue date. Il a voué une partie de sa vie à fouiller cette “histoire d’une âme” à travers la passion d’une femme pour un homme (voir ses Etudes sur la princesse de Clèves, Eurédit). Quand je l’ai interrogé au sujet de l’étrange sortie du chef charismatique de l’UMP, il tombait des nues.
C’est peu dire qu’il défend la présence de ce roman au programme de ce concours : “Quand bien même il n’y en aurait qu’un sur vingt, ou même moins, des agents de l’Administration à avoir pris goût à La Princesse de Clèves, ce serait déjà une excellente chose ! »Il suggère même qu’on lui adjoigne du Bossuet en raison de la beauté de la langue. Pendant qu’il y est, il formule une contre-proposition : « Qu’on interdise à tous les admirateurs de Johnny Hallyday (Sarkozy, Chirac, Raffarin…) de postuler à de hautes fonctions publiques car nous sommes, semble-t-il, en droit d’attendre que ceux qui nous gouvernent aient dans tous les domaines un minimum de culture ».

Il se murmure désormais que, si par extraordinaire, M.Sarkozy s’installait à l’Elysée, la Princesse de Clèves devrait laisser la place au Petit Nicolas.
En attendant, je suis volontaire pour être le chevalier blanc de la Clèves à défaut d’être son Nemours, surtout lorsqu’elle s’incarne sous les traits de Marina Vlady (photo du film de Jean Delannoy). Alors, tous à la manif ! pardon, à la conférence d’Isabelle Rambaud, conservatrice générale du patrimoine et auteur de La princesse de Clèves et son château (137 pages, 13 euros, Les Presses du village), fine enquête archivistique et iconographique à Coulommiers et partout où subsistent des traces du décor du roman. La manifestation se tiendra samedi 16 décembre à 15h à la médiathèque de Meaux. Il n’est pas impossible qu’un jour, les spécialistes de l’histoire politique du début du XXIème siècle remarquent dans le zeitgeist de cette pré-campagne électorale des signes de résistance à la démagogie anticléviste.


blog de Pierre Assouline

Wednesday, May 23, 2007

J'adore ce site!




someecards.com

Sunday, May 20, 2007

Audiard Michel

Il en a dit de belles, celle-ci me fait penser à quelqu'un, et vous sans doute à quelqu'un d'autre!!!

« les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît... »

Friday, May 18, 2007

Il l'avait bien dit!

Après moi, les postulants à la fonction suprême ne seront plus des littéraires épris de plaisirs subtils et de raffinements distingués. L'époque est aux gestionnaires qui rendent des comptes à l'opinion au lieu de s'en jouer pour parler directement à l'âme et au coeur de la nation.

François Mitterrand

in dialogus2.org

Thursday, May 17, 2007

Allez sur le site

voir ce fabuleux court métrage de Philippe Découflé, mi-mime, mi language des signes, sur la chanson interprétée par Bourvil, le petit bal perdu, un air surané, de la nostalgie, des flonflons, un air de musette, de la joie!

Je connais ce court depuis longtemps et en pensant à Découflé qui est à Chaillot je voulais le revoir... et voilà!!!

enjoy!

http://youtube.com/watch?v=f53v4KTKV4I

Saturday, May 12, 2007

Ségolène, François et les autres...

lu sur le site du Nouvel Obs :


Où en sont les relations entre la candidate socialiste et son compagnon ?
Dans "La Femme fatale", deux journalistes dévoilent les secrets politiques et intimes de la campagne.


L'hiver 2006 encore, ils ne se connaissaient pas. Bernard-Henri Lévy représente tout ce que la candidate déteste a priori. Riche bourgeois parisien, ami des puissants, homme de réseaux et de Saint-Germain-des-Prés... Un grand savoir et une culture aux antipodes de la sienne. Ségolène Royal n'est pas une intellectuelle. Elle va de temps en temps au théâtre - François Hollande, lui, s'y ennuie -, joue du piano, a gardé une éducation traditionnelle de jeune fille bien élevée. Mais sa culture, c'est celle de l'ENA, un savoir volontiers achronique et sans histoire. C'est aussi la télévision, dont, comme Nicolas Sarkozy, elle est la fille. "Je ne lis jamais de romans", a confié un jour le premier secrétaire du PS à "Paris Match". Ségolène Royal non plus, mais, à la différence de son compagnon, elle n'aborde que très peu d'essais et jamais de philosophie. [...]


© Albin Michel

"La Femme fatale", par Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, journalistes au Monde, sortie vendredi 11 mai chez Albin-Michel


Que d' intrigues en sous-main, tout le monde est manipulé, par des gens incultes surtout, le président l'est tout autant...