Wednesday, February 28, 2007

Riso amaro - Giuseppe de Santis - 1949

Edith Wharton-Les New Yorkaises - Twilight sleep


Sorolla (1863-1923)


Un personnage du roman déclare :
" Tout en art devrait être factice. Tout dans la vie devrait être de l'art. Par conséquent, tout dans la vie devrait être factice, en particulier le mariage.

Monday, February 26, 2007

Le corps de Liane-Cypora Petitjean-Cerf



J'ai pris un très grand plaisir à la lecture de ce roman, presque un documentaire très bien écrit et surtout très drôle, léger sur des situations qui ne le sont pas. Sur l'adolescence de Liane et de Roselyne.

Les hommes ne sont absolument pas des personnages dans ce roman, il y en a un qui ne parle pas beaucoup, on le lui reproche parfois, mais il est gentil et il fait des gâteaux. L'autre est l'épicier Hassan, qui ne remarque pas Liane dans son épicerie et qui la sert sans la remarquer.
Les autes hommes sont cités, il ont fait partie de la vie des femmes du livre. Ils ont disparu. Le père et le grand-père, Matteo, de Liane, des italiens qui n'ont fait que passer.

Liane vit avec sa mère Christine, dont la mère Huguette vit en Bretagne. Elle fait des listes, elle a tout plein de cahiers et elle note tout dessus. Lorsque Christine va mal sa fille engage Eva pour faire le ménage, il faut tout lui apprendre, elle a une fille Armelle, une peste surdouée qui lui répond d'une drôle de façon!
En Bretagne, Huguette a perdu son amie Louison et ce sont Charlotte et Sophie qui ont acheté sa maison et qui peignent du figuratif et de l'abstrait qui viennent faire partie de la famille.
Il y a aussi Liliane, l'arrière-grand-mère de Liane, dont elle porte presque le prénom et dont elle apprend l'existence assez tardivement. Elle est dans son lit de la maison de retraite et elle y est bien à sa place!
Il y a surtout Roselyne, l'amie à la vie de Liane, que Liane choisi un jour de rentrée car elle a les plus gros seins.

D'autres femmes font partie du roman aussi, Achraf qui apprend à son père l'épicier face au collège les joies de la lecture, sa mère Ghania qui regarde Dallas avec son foulard qui la recouvre presque entièrement et leurs cousins qui se mèlent avec amitié à la vie de Liane, Lamia et son mari Mansour.
Des bébés morts ou morts-nés ont aussi existés, ils existent et Lamia doit faire son deuil. La Bretagne lui fera du bien.

Et puis il y a les "héroïnes" de la série Dallas, dont toutes les protagonistes suivent les épisodes avec tellement d'assiduité.
Du salon à Alésia à la maison de retraite de Liliane.

Tous ces personnages vivent en bonne harmonie, Liane pose beaucoup de questions sur ses ancêtres, tandis que Roselyne prend plus la vie comme elle vient, en acceptant ce qu'elle lui apporte.

Un roman sur les souvenirs, l'adolescence, son univers impitoyable!...

mm

Liane se demande parfois pourquoi elle ne se sent pas tout à fait une fille. Parce qu'il n'y a pas d'homme à la maison, lui répond son amie Roselyne. Liane grandit en effet dans un univers de femmes, qui ont appris depuis toujours à vivre sans les hommes. Aucune trace de regret, aucune rancune de leur départ. Un jour, Christine, la mère de Liane, s'arrête brusquement de travailler, dérive vers la dépression, et c'est Liane qui la prend en charge, devient la mère de sa mère, en compagnie d'Eva, la femme de ménage. Puis Huguette, la grand-mère de Liane, renaît auprès de Christine, dont elle finit par s'occuper. Comme si la force de l'une était faite de la faiblesse de l'autre, dans une sorte de solidarité naturelle de la chair. Le lien entre elles, c'est aussi Dallas, dont toutes regardent les épisodes, même Liliane, l'arrière-grand-mère qui survit à peine dans sa maison de retraite, même Ghania, la femme soumise et silencieuse de l'épicier Hassan.
Le corps de Liane est un livre où l'on se pose inlassablement une question grave et simple : c'est quoi une fille ? Avec une discrétion bienveillante et lucide de grande soeur invisible, l'auteur suit la jeunesse de Liane, son chemin naturel vers la féminité.
(Source Hachette)

On y découvre tout d'abord une famille, trois générations de femmes, qui vivotent, passent inaperçues dans un monde qui ne paraît pas fait pour elles. La plus jeune, Liane, est bourrée de complexes parce qu'elle est physiquement très en avance sur son âge et que tout le monde pense qu'elle est inintéressante ! Elle va pourtant se trouver une véritable amie en la personne de Roselyne (je vous laisse découvrir sur quelles critères elle la choisit..). Puis lorsque sa mère déprime, elle embauche une aide à domicile sur des critères tout aussi hasardeux, et pourtant celle-ci malgré son manque de compétence va bientôt faire partie de la famille. Sur ce, la grand-mère débarque pour aider sa fille, Roselyne trouve refuge chez Liane avec sa petite soeur, la belle-fille de l'épicier marocain vient soigner son deuil d'enfant à coups de crèpes et de kouign-aman,etc...
Bien sûr, il y a des hauts et des bas, la vie n'a pas toujours été facile pour les unes et les autres, mais elles essaient de la rendre plus douce en y mettant du leur toutes ensembles ! Et puis il y a "Dallas" !
(Source librairie contact)

L'univers et un ton très personnel, une richesse, une originalité des situations et des personnages font l'attrait de ce roman.
Parfois il fait penser à Volver d'Almodovar par ses situations qui mettent en scène des femmes entre elles, qui s'aiment et se soutiennent.

Sunday, February 25, 2007

Fiction




Que se passe t-il lorsqu'on prête un livre à un homme qui entre-temps devient un ex?...
Et bien il ne renvoit pas le livre et moi il y a un trou dans ma bibliothèque que viendra combler un autre livre.
Il renvoyait pourtant les affaires des filles qui avait passé du temps dans son lit courbevoisien, mais elles elles le harcelaient pour cela et lui rechignait à aller à la poste, mais il le faisait. Il en a renvoyé des choses, livres, photos...

Ce livre m'avait été offert et je ne l'avais pas lu. Lui l'a lu. Il apparaîtra peut-être bientôt sur le blog de "tendresse" de sa copine lorsqu'elle le lira sans savoir d'où il vient et de qui il vient!
Je lui ai prêté alors qu'il était déjà techniquement avec elle et avec moi aussi, vous me suivez?! Ce sont de drôles de souvenirs qui ne font pas rire ; ça nous a permis de ne plus nous parler, ni de livres, ni de films, ni d'autres choses, comme la mort sépare les gens, un mort qui n'est pas encore mort.

Bref, je ne connais pas l'histoire de ce livre et elle deviendra comme une sorte de légende, je me dirais que je ne l'ai jamais eu, ni prêté... et je repenserai à notre histoire, est-ce que j'ai vécu ces choses avec cet homme infidèle (sa nouvelle copine est bien placée pour le savoir) et... et tout cela deviendra de la fiction.

Friday, February 23, 2007

Bernard Plossu photographe

« Une image peut être floue, ça ne fait rien, l'âme aussi peut être floue. »


(...)
Sans lui nous ne sommes rien, et le paradoxe, c'est que nous, les chimères du cerveau d'un autre, nous survivrons au cerveau qui nous a fabriqué, car une fois lancés dans le monde, nous continuons à exister à jamais et on continue à raconter nos histoires, même après notre mort.

Le dernier roman de Paul Auster est compréhensible lorsqu'on connaît son oeuvre, on y reconnaît certains de ses personnages...
C'est un roman à l'atmosphère étrange dont les personnages sont déja des personnages de romans, des romans d'Auster, une mise en abyme folle, claustrophobique, dont on ne sort pas.

Tuesday, February 20, 2007

Les hommes ont (parfois?) peur de vivre seuls... et la femme se plie

“En amour, les femmes nont pas changé”

8 mars, Journée internationale de la femme. Loccasion de faire le point avec la psychologue Maryse Vaillant, qui publie Comment aiment les femmes. Un constat dérangeant : elles continuent de préférer lombre à la lumière, et le pouvoir domestique au pouvoir politique. Une fatalité ?

Psychologue de formation analytique, Maryse Vaillant a longtemps été chargée de mission à la Protection judiciaire de la jeunesse. Spécialisée dans le domaine éducatif, elle a publié de nombreux ouvrages, dont "Range ta chambre !" (Flammarion, 2005) et "Encyclopédie de la vie de famille" (La Martinière, 2004). Après ce nouvel essai sur "Comment aiment les femmes", elle prépare un "Comment aiment les hommes"…

Psychologies : Etre une femme aujourd’hui, est-ce totalement différent d’hier ?

Maryse Vaillant : Pas autant qu’on le voudrait. Apparemment, bien sûr, cela est très différent puisque sur les deux éléments qui fondent un être humain, produire et se reproduire, la femme a terriblement évolué. Pour une femme, la maîtrise de la procréation change tout, par rapport à elle-même, par rapport à sa généalogie et par rapport à ses alliances. On n’est plus une fille ou une épouse de la même façon lorsque l’on peut maîtriser le choix de devenir mère. Malheureusement, les femmes s’y cassent le nez parce que c’est un leurre : notre stock d’ovules n’est pas plus élevé qu’avant, et si l’on n’en dispose pas en temps voulu, il est trop tard. Notre horloge biologique nous contraint à faire des enfants à un âge où l’on aurait plutôt envie d’être sur l’autre versant, celui de la production plutôt que celui de la reproduction.

Car voilà l’autre volet de ce changement fondamental pour la femme : le rapport au travail. Elle a droit aux études, elle a droit aux diplômes, elle pourrait dès lors prétendre avoir droit au travail et aux responsabilités, donc être l’égale de l’homme. Eh bien non ! Ce n’est pas plus vrai que pour la procréation : les femmes ne sont pas embauchées comme les hommes, elles ne sont pas responsabilisées comme eux, elles ne sont pas payées comme eux… Dans ces deux domaines, où le progrès est pourtant incontestable par rapport à l’époque de leurs mères et de leurs grands-mères, les faits font obstacle : les femmes ne sont pas les égales des hommes.

Comment cela se traduit-il dans le couple ?

En amour, plus encore que dans les autres domaines, les femmes ne se comportent pas à égalité avec les hommes, comme s’il existait quelque chose de nécessairement et profondément dissymétrique entre elles et eux. Pourquoi des femmes fortes, indépendantes, libres, qui ont les moyens intellectuels et psychiques d’être les égales des hommes reproduisent-elles des schémas archaïques de soumission ? Qu’y gagnent-elles ? Quelle jouissance féminine est en cause pour que le modèle patriarcal soit à ce point efficace, alors que les femmes ont les clés pour s’en passer ? Est-ce qu’elles sont les victimes d’éléments extérieurs, comme la biologie ou les hommes eux-mêmes ? Je crains plutôt qu’elles soient victimes d’éléments qui viennent de l’intérieur d’elles-mêmes.

Dans le rapport amoureux, la femme se trouve la plupart du temps en position de vulnérabilité, espérant de l’homme qu’il la comble en lui donnant tout l’amour du monde. Bref, attendant de lui ce que la petite fille attendait de son père. Elle l’imagine grand et fort, possédant ce que tout le monde convoite : la puissance phallique, familiale et sociale sur laquelle repose l’harmonie de son enfance. Comme sa mère, pour faire comme elle, pour être comme elle, la femme porte à l’homme de la maison l’amour reconnaissant et confiant prometteur de tous les pouvoirs, de toutes les libertés. Quand cette idéalisation œdipienne ne s’émousse pas au passage à l’âge de raison et survit aux turbulences adolescentes, la femme risque de se reporter sur l’homme de sa vie, censé faire enfin d’elle « une femme ».

Vous voulez dire qu’en amour nous sommes dans le même schéma que nos mères et nos grands-mères ?

Oui. Malgré toute cette évolution, les schémas qui fondent la rencontre amoureuse me semblent toujours être les archétypes freudiens du XIXe siècle : un homme père, « bon père de famille », puissant socialement, pilier incontestable de l’institution familiale, porteur du nom et de l’honneur des lignées, actif professionnellement et politiquement, seul pourvoyeur économique pour son épouse et ses enfants ; une femme épouse et « mère de famille », féconde et soumise, mineure politiquement, passant de son père à son époux pour la gestion de son patrimoine et l’organisation de sa vie.

Ce modèle patriarcal continue de donner une excellente lecture des comportements amoureux des femmes. Comme si le modèle « papa », ce modèle surpuissant, surdimensionné du pouvoir masculin, restait toujours valable. Bien souvent, la quête des femmes continue de ne passer qu’à travers l’homme. Père, fils, mari, patron, celui qui a le pouvoir. Leurs armes sont classiques : séduire, dominer, servir ou asservir. Bien sûr – et fort heureusement – cela ne vaut pas pour toutes les femmes. Mais elles sont encore très majoritaires à exister ainsi…

En tant que femme, féministe et psy, cela ne vous agace-t-il pas de voir que l’on reste dans le système de pensée freudien, où la femme est définie en ce qu’elle n’est pas un homme ?

L’idée du manque par rapport à la question phallique m’a agacée pendant des années. Mais bien moins que la supposée faiblesse ou fragilité des femmes. Comme l’être humain se construit dans le manque, il nous faut toutes et tous en passer par là. Freud a mis en place ce qui s’avère fonctionner encore aujourd’hui. Essayez de trouver, dans une société patriarcale, basée sur le pouvoir de l’argent et la domination mâle, un autre schéma. On peut rêver d’un monde différent, mais la réalité est la suivante : notre différence, ce petit bout de queue en plus ou en moins, change tout.

Bien entendu, les femmes possèdent deux puissances absolues par rapport aux hommes : la fécondité et la capacité multiorgasmique. Mais leur intelligence est d’avoir su mettre en avant cette supposée fragilité féminine pour en tirer des bénéfices intenses : ce qu’elles perdent en pouvoir apparent, elles le récupèrent en jouissance psychique. Elles ne prennent pas le pouvoir à partir d’elles-mêmes mais à partir de l’homme, époux, patron ou fils.

Face aux hommes, peut-on parler d’un masochisme qui serait propre aux femmes ?

Dans ces jouissances psychiques qui poussent de manière inconsciente les femmes à se soumettre aux hommes, on trouve d’abord une jouissance narcissique. Celle des femmes qui ne sont jamais ni assez belles, ni assez jeunes, parce que c’est ainsi que les hommes les aiment. Un certain nombre d’entre elles se retrouvent prises dans ce piège-là, et la séduction devient leur destin : la jouissance de séduire surpasse alors tout le reste. L’autre jouissance suprême est, effectivement, ce masochisme qui fait que beaucoup de femmes s’effacent derrière l’homme pour le servir et, par ce biais, l’asservir.

En dépit de l’apparence de l’effacement, c’est donc d’une prise de pouvoir qu’il s’agit ?

Absolument. Un pouvoir absolu. Le pouvoir de contrôler l’homme ou celui de le mettre sur un piédestal pour mieux lui reprocher d’en tomber… La plainte et la récrimination sont des armes féminines. Ce masochisme permet aux femmes d’accéder à une jouissance folle parce que l’autre disparaît : peu importe ses qualités ou ses capacités, peu importe ce qu’il est puisque l’important, c’est ce que la femme en fait. Beaucoup de femmes ont plus de plaisir à être dans l’ombre et à tirer les ficelles qu’à prendre leur pleine place dans la lumière. Beaucoup vivent selon trois schémas psychiques qui s’imposent à elles : celui du contre-pouvoir de la beauté contre l’argent ; celui de la maîtrise de la mère sur les enfants pour compenser sa vulnérabilité professionnelle ; celui du bénéfice de servir les hommes pour les asservir.

Ces trois schémas s’avèrent extrêmement solides, et ils apportent suffisamment de jouissance aux femmes – comme aux hommes, qui y trouvent également leur compte – pour durer encore très longtemps. Et celles qui s’affranchissent de ce modèle, qui ne sont plus dans la prise inconsciente de pouvoir sur l’homme, le payent d’une façon ou d’une autre. La plupart du temps en étant seules.

Une femme qui sort des critères communs de la féminité – séduction, fragilité, sensibilité, maternité – trouve peu d’amateurs pour son genre de beauté. Comme celle qui mettrait en avant sa puissance intellectuelle ou son goût du pouvoir. Quant à celles qui ont dépassé l’âge de la fécondité et qui deviennent invisibles au regard des hommes, elles savent le prix à payer pour qui ne correspond pas ou plus à l’image médiatisée de l’éternel féminin.

Votre vision du couple ne manque-t-elle pas d’amour ?

Pas du tout : l’amour participe de tout cela. Les femmes qui aiment les hommes puissants, comme celles qui se dévouent pour leur fils, leur patron ou leur mari, peuvent les aimer profondément. L’amour est un mélange d’idéalisation, de domination, de désir, de possession, de don de soi… Mais je ne peux ignorer l’intense jouissance psychique sous-jacente. Comme une contrepartie inconsciente aux injonctions sociales. Un exemple : regardez autour de vous toutes ces jeunes femmes surdiplômées, intelligentes et indépendantes qui renoncent à leur carrière pour élever leurs enfants.

Nous sommes aujourd’hui dans une société économique en crise, dans laquelle le travail des femmes n’est pas nécessaire, une société étriquée avec une morale pudibonde, une société anxiogène où la réponse sécuritaire augmente le sentiment d’insécurité. Or, cette forme de société veut mettre les femmes à l’abri. Donc à leur place traditionnelle, près des fourneaux, à faire des enfants. Et un certain nombre de femmes y souscrivent inconsciemment. Et ne font pas qu’en souffrir. Elles subissent, mais trouvent à réaliser leur désir.

Les luttes féministes n’ont donc pas aidé à se détacher de ces schémas ?

Malheureusement non, et c’est une féministe qui vous parle ! Car s’en détacher ne relève pas d’une lutte collective : le chemin doit être un chemin personnel. La chape de construction patriarcale est si forte que nous devons toutes en passer par là d’abord pour nous en affranchir. Il y a toujours eu des matriarcats cachés, des milliers de femmes qui dominaient leur maisonnée, leur mari, leurs filles et leurs fils ; il y a toujours eu des puissances de femmes cachées derrière les hommes ; il y a toujours eu des femmes qui fumaient la pipe et s’émancipaient des sociétés de leur époque.

Aujourd’hui, il y a des jeunes femmes qui draguent, qui ont une vie sexuelle libérée et qui abordent les hommes. Mais ce n’est pas parce que les moyens d’arriver à la construction du couple sont différents que le but ne reste pas le même ! On ne sort pas de l’archétype. Le déséquilibre politique est compensé par le déséquilibre domestique, et c’est comme cela que ça fonctionne depuis des siècles. Tant que les femmes porteront les enfants, cela ne changera pas. Après, s’il doit exister un utérus artificiel devant lequel hommes et femmes seront à égalité, ce sera une autre humanité qui s’écrira.

UN ETERNEL FEMININ :
C’est en assistant, stupéfaite, au désespoir d’une de ses amies quittée par son mari que la psychologue Maryse Vaillant a eu envie de se poser la question suivante : « Pourquoi des femmes belles, brillantes, qui pourraient être autonomes, semblent-elles céder leur liberté et leur discernement à des hommes qui leur apportent ce qu’elles pourraient acquérir seules ? » Et la réponse fait mal…

En dépit des années de lutte féministe et des tentatives des hommes de s’adapter aux changements des femmes, en dépit de toute cette bonne volonté mise en œuvre par les deux parties, les femmes restent, psychiquement, soumises aux hommes. La thèse de ce livre risque d’en agacer plus d’une. Mais sa démonstration est intelligente et édifiante. Avec un peu de bonne foi, toutes les femmes s’y retrouveront.

Comment aiment les femmes, du désir et des hommes, Seuil, 224 p., 19 €.

psychologies.com

Wednesday, February 14, 2007

Milan Kundera

La source de la peur est dans l'avenir, et qui est libéré de l'avenir n'a rien à craindre.

Extrait de La lenteur

Se libérer de l'avenir qui n'existe pas encore, qui existe là, tout de suite et pourtant il pèse de tout son poids!
La peur, la crainte de ce qui n'est pas, ce qui pourrait...

Monday, February 12, 2007

Au revoir Simone

Saturday, February 10, 2007

Un peu de Brésil, un peu de fifties...

Friday, February 09, 2007

Ceci n'est pas une pipe


Google en mission pour l’Amérique

La Toile a déjà ses vaches sacrées. Wikipédia et Google sont les plus distinguées. Dès qu’on touche à un poil de l’une de ces toutes puissantes génisses, la communauté virtuelle se met aussitôt en branle et forme le carré pour les protéger. J’en ai récemment fait l’expérience avec l’affaire Wikipédia. Vade retro, Satanas ! Pourrait-on parler calmement de Google ? On peut -et si l’on ne peut pas, on se passera de l’autorisation. Deux livres nous y invitent. L’essai de Daniel Ichbiah Comment Google mangera le monde (258 pages, L’Archipel) appelle peu de commentaires : en dépit de son titre polémique, il s’agit en fait d’un récit, assez complet et objectif, de la jeune aventure de l’entreprise. Cela restera un livre de référence sur la question jusqu’au prochain qui aura l’avantage d’être actualisé. Ce n’est pas le cas de celui de Barbara Cassin Google-moi. La deuxième mission de l’Amérique (259 pages, 16,90 euros, Albin Michel). Celui-là pose problème car il pose des problèmes. Les technophiles auraient tort de le traiter par le mépris, comme ils le font souvent lorsque des intellectuels tentent de mettre la chose face à ses contradictions, comme le fait Cassin en ouvrant des pistes. Le moteur de recherche nous est devenu indispensable : est-ce une raison pour le subir béatement sans le critiquer ? On n’en attendait pas moins de cette brillante philologue et philosophe (CNRS) qui fut il y a trois ans le maître d’oeuvre d’un exceptionnel Vocabulaire européen des philosophies.

Cette fois, son propos est volontairement pamphlétaire et son enjeu avoué (la dimension culturelle de la démocratie) est si vaste qu’on se demande même si le sujet affiché n’est pas qu’un prétexte. En tout cas, ce qu’il dit de la culture américaine le situe clairement aux antipodes de l’enquête foisonnante de Frédéric Martel. Toute l’analyse de Barbara Cassin repose sur le patient décortiquage des deux phrases qui tiennent lieu d’éthique aux deux fondateurs du moteur de recherche :“Organiser toute l’information du monde pour la rendre accessible et utile à tous” et “Ne sois pas mauvais“. Un “organisation” préférée à un “système”, choix qu’elle s’empresse de dénoncer à la suite de ce qu’avait pointé autrefois Victor Klemperer dans le langage bureaucratique nazi. On sait que son algorithme secret, dont l’université de Stanford détient la licence exclusive jusqu’en 2011, permet à Google de mieux organiser les résultats de la recherche par un meilleur classement des réponses pertinentes. On sait également que les 8 milliards de pages que le moteur se flatte de recenser ne sont pas pour autant indexées et que près de la moitié sont des adresses vides de contenu. Que peut donc apporter une philosophe au débat ? Un point de vue, un regard, une réflexion là où l’on ne parle jamais que performances. Elle revient sur l’absence de publicité sur la page d’accueil : Google y est seul, ce qui est l’acmé de la pub, ars celare artem ou l’art de cacher l’art, vieille ficelle rhétorique. Elle rappelle que c’est dans Finnegan’s Wake que le mot “google” apparaît pour la première fois (”…feastking of shellies by googling Lovvey…”), James Joyce signifiant par là quelque chose comme “zyeuter”, il suffit d’aller faire un tour sur le Finnegans Web pour s’en convaincre. Après seulement, à mi-parcours, elle aborde le coeur du sujet. A savoir que pour elle, Google et Bush ont partie liée dans leur but commun, leur mission de l’Amérique, étant entendu que l’on se méfie moins du premier qui est le plus sympathique des deux. Elle dégage cinq points communs :

“1. Promouvoir la démocratie . 2. Mener la guerre du bien contre le mal. 3. Viser l’universel. 4. Se donner les moyens sur le long terme. 5. Prendre en compte le monde éclaté”

Mais est-ce bien suffisant pour faire de Google le nouveau cheval de Troie de l’hyperpuissance au déclin annoncé ? On trouvera une ébauche de réponse dans une longue et précieuse étude qui vient de paraître dans le New Yorker sur son ambition de “bibliothèque universelle”. Barbara Cassin, quant à elle, reprend tous les mots à la racine, systématiquement. Elle les saisit par leur étymologie comme on saisit une bête à la gorge. C’est bien le moins avec une société qui se flatte de refuser la publicité mais tire ses revenus de… la publicité sous une autre forme, autrement dit des liens, des mentions marginales, ces fameux ads qui ne sont rien d’autre que du commerce de mots, justement. Mais il en faut davantage pour prouver qu’en devenant une société cotée en bourse, Google a vendu son âme au diable : elle aurait perdu la “pureté” de son esprit originel et, partant, ne serait plus capable de garantir l’impartialité de son information. De toute façon, Google se dégage de toute garantie et de toute responsabilité s’agissant de la fiabilité, de la précision ou la légitimité des informations qu’elle transporte. Soit, mais encore ? On regrette que Barbara Cassin n’aille pas plus loin, ne soit pas plus radicale dans sa critique. Vers la fin du livre, on retrouve la philosophpe/philologue dans des pages assez convaincantes sur la langue unique de Google. Le fameux “Traduire cette page” dans lequel elle voit la meilleure pierre de touche. Barbara Cassin s’est livrée à une expérience. Elle a entré dans “Google, outils linguistiques” la fameuse phrase “Et Dieu créa l’homme à son image”, l’a demandée en anglais, puis en français, puis en anglais jusqu’à obtenir une traduction stabilisée. Ce qui a donné à la fin :”Et Dieu a crée l’homme avec son image”. Puis ella procédé pareillement avec l’allemand. A la sixième traduction aller-retour, ça donnait :”Et l’homme à son image a crée un dieu”.

Sans employer le mot, Barbara Cassin reproche surtout à Google de baiser le consommateur. Son hypocrisie ? Missionnaire de l’information libre et gratuite, la société ne veut pas reconnaitre que cette mission consiste à engranger des profits. Il n’y a que dans la démocratie des liens et des clics que la culture et la connaissance se réduisent à la somme des informations. Même une quantité d’informations ne fait pas l’information ! Au fond, lorsqu’il s’agit de s’attaquer enfin au coeur du problème, à savoir la conception que les gens de Google ont de la démocratie, la philosophe en revient à son point de départ : la Grêce. Tout au long de son pamphlet, elle relève les parentés entre l’esprit Google et la sophistique. Puis elle les passe à la moulinette du mêtis (plan), du tekhnê (savoir-faire), du mêkhanê (machine de guerre), du kairos (instant propice), du kerdos (profit) avant de rappeler que la somme des singuliers ne constitue pas l’universel, que un plus plus un ne fait pas une communauté :

“Brutalement dit, Google est un champion de la démocratie culturelle, mais sans culture et sans démocratie. Car il n’est un maître ni en culture ni en démocratie. (…) On peut même dire que Google est anti-démocratique parce qu’il est profondément américain sans nous donner les moyens de le savoir, de remettre en cause son universalité, tel que américain aille de soi comme universel. Nous sommes aristotéliciens quand nous parlons, que nous le voulions et que nous le sachions ou non ; nous sommes américains quand nous googlons, que nous le voulions et le sachions ou non (…) Au lieu du politique, on trouve en Google la transcendance du déni de garanties, un philosophe-roi à ceci près qu’il n’est pas philosophe - le pire. Immanence du Web et transccendance de Google : Google, le nom actuel de la transcendance du Web ? Ou bien, plus sèchement : we, Google of America ?”

La semaine dernière, au moment où paraissait ce livre, on apprenait les résultats financiers de la société : le doublement de ses bénéfices (3 milliards de dollars) et une hausse de 72% de son chiffre d’affaires. Google représente actuellement 47% de la recherche en ligne aux Etats-Unis, et 70 % en Europe. Yahoo et les autres sont loin derrière.

sur le blog de Pierre Assouline dans le monde

Thursday, February 08, 2007

Time goes by

radin
inculte
pense avec sa bite



inutile
colère


meilleure définition?!

Tuesday, February 06, 2007

Monday, February 05, 2007

Cria Cuervos-Carlos Saura-1975




Como cada noche desperté
Pensando en ti
Y en mi reloj todas las horas vi pasar
Porque te vas

Todas las promesas de mi amor se iran contigo
Me olvidaras
Me olvidaras


Le film se termine, encore la chanson de Jeanette, trois fois en tout, le plafond s'illumine, on quitte Madrid, c'est la rentrée des classes et la vie d'Ana va continuer aux côtés des vivants.


Ana se souvient de son enfance en compagnie de la mort. La mort de son père, dans les bras d'une maîtresse. Celle de sa mère, dans d'atroces souffrances, malade de n'avoir pas été aimée. Celle de Roni, le cochon d'Inde qu'elle a enterré au fond du jardin. La mort, omniprésente dans la vie et les fantasmes d'une gamine de huit ans qui a songé en faire cadeau à sa grand-mère pour la délivrer du poids de ses souvenirs. La mort qu'elle a cru infliger à sa tante Paulina, qui n'a jamais su remplacer la maman disparue, en versant dans son verre un poison qui n'était que du bicarbonate.

Dans l’Espagne des années cinquante, trois petites filles de la bourgeoisie madrilène, Irène, Maïté et Ana sont recueillies, à la mort de leur père par leur tante Amélie, la sœur de leur mère , décédée quelques années auparavant. Amélie prend en charge leur éducation, aidée par Rosa, gouvernante de la famille. Enfant taciturne, insomniaque et douée d’une imagination féconde, Ana est persuadée qu’elle possède un pouvoir maléfique au point de se croire responsable de la mort de son père.

Elle se refuse à accepter la disparition de sa mère dont elle fait resurgir le souvenir en l’intégrant à sa vie présente. En même temps, elle se réfugie dans un attachement nostalgique au passé, se remémorant certains événements marquants de la vie familiale. Sans aucune idéalisation de l’univers enfantin, Cría Cuervos met en images la perception terrifiante qu’a du monde adulte une enfant habitée d’obsessions morbides. Construit selon une organisation temporelle savante, le film mêle présent, passé et futur, à travers le personnage d’Ana adulte, la véritable narratrice du film.

Ce film est une tentative de transcription rationnelle du processus mental de fabrication du souvenir. La structure temporelle complexe fonde également le discours critique que formule le réalisateur sur la société espagnole. Violent réquisitoire contre les familles de la bourgeoisie espagnole franquiste et post-franquiste, Cría Cuervos fait de ce microcosme symbolique qu’est la cellule familiale l’incarnation métaphorique de la nation espagnole. À l’instar de cette famille qui vit encore sous la loi d’un père disparu à travers la figure tutélaire de la tante Amélie, l’Espagne franquiste est, aux yeux de Saura, une société patriarcale qui reste figée, encore fondée sur la triple alliance de l’armée, de l’Église et de la bourgeoisie, et qui, malgré la mort du dictateur Franco en 1975, résiste à l’ouverture et à la modernisation.

Depuis l'avènement, en 1939, du général Franco à la tête de l'État, le cinéma ibérique a vécu sous la tutelle d'une censure au service de la propagande gouvernementale selon laquelle un bon Espagnol est « moitié moine, moitié soldat». Les censeurs encouragerent donc la production de films dont les héros, religieux ou militaires, sont les garants de la morale et de l'ordre, et interdirent tout projet un tant soit peu sceptique à l'égard du pouvoir. Dans le désert artistique d'un cinéma voué aux mélodrames édifiants et aux comédies musicales, deux cinéastes, L. G. Berlanga avec Bienvenue Mr. Marshall (1952) et J. A. Bardem avec Mort d'un cycliste (1955), ont tenté de créer un espace à la liberté d'expression. S'ils n'y sont pas immédiatement parvenus, ils ont néanmoins ouvert la voie à Carlos Saura (né en 1932) dont les films, dès le début des années 1960, déclineront, sous couvert de scénarios allégoriques ou symboliques, une critique virulente des fondements religieux, moraux et éthiques du régime franquiste. Dans son style si personnel , celui d'un réalisme onirique qui mêle étroitement le passé et le présent, le rêve et la réalité le cinéaste aborde les problèmes des couples désunis, de la condition féminine, de la frustration sexuelle, des traumatismes infligés aux enfants par la religion et ses interdits.

Origine du titre:
Cria cuervos sont les deux premiers mots du proverbe espagnol : « Nourrissez les corbeaux et ils vous crèveront les yeux»

Récompense:
Le film a obtenu le prix spécial du jury à Cannes en 1976.

cinépassion

Saturday, February 03, 2007

Brecht-Das Leben der Anderen



De Florian Henckel Von Donnersmarck
(2006, Allemagne, 2h17)
Avec Martina Gedeck, Ulrich Mühe, Sebastian Koch, Ulrich Tukur…


Synopsis :
Berlin-Est, 1984. Le gouvernement d’Erich Honecker pense assurer sa pérennité grâce à un système de surveillance des individus aux mains de la Stasi, la police d’état. Le capitaine Gerd Wiesler espère faire avancer sa carrière lorsqu’on le charge de surveiller le dramaturge Georg Dreyman et son amie, l’actrice Christa-Maria Sieland. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que l’immersion dans le monde de la littérature et de la libre-pensée ferait résonner le vide et l’unilatéralité de sa propre vie. Cette surveillance intensive lui ouvre les portes d’un univers dont il ne soupçonnait pas l’existence, le forçant à remettre en question ses valeurs. Mais le système, une fois lancé, est difficile à arrêter…

Plutôt que de rattacher son récit à la seule histoire allemande, sa démarche se porte vers le thriller hollywoodien pour mieux suggérer comment les représentants d’un pouvoir socialiste, garants des pleins pouvoirs et de leurs hautes responsabilités jusqu’à se claquemurer dans l’impunité, en viennent à se comporter comme les protagonistes puérils d’une sitcom occidentale : le raide Wiesler tombe amoureux d’une voix, celle de la comédienne Christa-Maria Sieland (il faut reconnaître que c’est Martina Gedeck qui interprète ce personnage), quand l’un de ses supérieurs profite de sa situation privilégiée pour s’enticher à son tour de l’artiste. Pareil à un enfant gâté qui étouffe sa peluche préférée, il la fait suivre inlassablement dans sa berline noire, sans que, paradoxalement, ne se fasse ressentir la tendance à l’infantilisation de l’Histoire allemande et de ses protagonistes observée avec le très discutable « La Chute » (2004) d’Olivier Hirschbiegel.
D’une telle pantomime, il ne ressort aucun mépris, mais un récit diablement efficace, à même de resituer au grand public (toute nationalité confondue) une histoire qui ne l’est pas, marquée de surcroît par le seau du secret et de la reluctance à l’exhumer. Sa mélancolie cerne remarquablement le drame de ces personnages acharnés à tout contrôler jusqu’à un prévisible constat d’impuissance et avant que leur existence, leur culture et leur pays ne leur échappent et s’abîment au fonds des dossiers classés de l’histoire.

Julien Welter

Ici, ce sujet qu’on croît connaître et qui est loin d’être épuisé est traité et développé avec une précision historique, une intensité des émotions et une tension psychologique inédites, toutes trois d’un niveau inouï : les comédiens sont parfaits, le portrait des personnages très crédible, les recherches rigoureuses, et la structure narrative ne néglige jamais l’aspect divertissement. Mais cette réussite doit encore plus à la métamorphose subtile et fascinante du capitaine de la Stasi qui, tout en demi-teinte et très intelligemment, finit par saboter l’opération dirigée contre l’homme de théâtre, à qui Ulrich Mühe donne une incarnation inoubliable.


Sur ce personnage, le film expérimente pour ainsi dire le principe d’incertitude de la physique quantique, confirmant ce que toute science critique démontre : l’observation change non seulement son objet, mais aussi son sujet.

Thomas Neuhauser


Erinnerungen an Marie A.

An jenem Tag im blauen Mond September
Still unter einem jungen Pflaumenbaum
Da hielt ich sie, die stille bleiche Liebe
In meinem Arm wie einen holden Traum.
Und über uns im schönen Sommerhimmel
War eine Wolke, die ich lange sah
Sie war sehr weiß und ungeheuer oben
Und als ich aufsah, war sie nimmer da.


Seit jenem Tag sind viele, viele Monde
Geschwommen still hinunter und vorbei
Die Pflaumenbäume sind wohl abgehauen
Und fragst du mich, was mit der Liebe sei?
So sag ich dir: Ich kann mich nicht erinnern.
Und doch, gewiß, ich weiß schon, was du meinst
Doch ihr Gesicht, das weiß ich wirklich nimmer
Ich weiß nur mehr: Ich küsste es dereinst.


Und auch den Kuss, ich hätt' ihn längst vergessen
Wenn nicht die Wolke da gewesen wär
Die weiß ich noch und werd ich immer wissen
Sie war sehr weiß und kam von oben her.
Die Pflaumenbäume blühn vielleicht noch immer
Und jene Frau hat jetzt vielleicht das siebte Kind
Doch jene Wolke blühte nur Minuten
Und als ich aufsah, schwand sie schon im Wind.

(Bertolt Brecht)

Lancinant